Une invitation à s’asseoir, ce geste renouvelé semblerait automatique, il s’agit de l’inconscient ? l’inconscient en face, l’inconscient de face. Dans ce bureau, le même glissement du corps dans le siège elle et lui seuls au monde, seuls dans leur monde, percevoir l’autre ses attentes ses espoirs ses désespoirs…
Scruter ses gestes ses respirations ses mouvements l’évasion de son regard, ses mains qui se croisent se dénouent se posent sur ses jambes, sur les accoudoirs, sa gorge serrée la rétractation de l’expression, sa respiration s’accélère la chaise semble se dérober, l’assise engloutie, un vide sidérant le pouvoir de dire l’indicible.
Les mots se bousculent à la frontière hésitant à franchir l’abîme. L’indécision s’étire en une chorégraphie de mouvements imperceptibles, elle cherche il devine, les yeux glissent sur les contours à la recherche d’une compréhension.
Un éclair fugace, un sentiment, une sensation traversent la pièce rebondissent contre les murs se réfractent dans les ombres une pensée un souvenir à partager un fragment de mémoire il lui demande « Comment allez-vous aujourd’hui ? ».