Il passait devant son stand, les mains dans les poches, la troisième fois déjà. Il feuilletait un des livres, toujours de la main gauche, l’autre toujours dans la poche, regardait les images, s’arrêtait parfois longuement sur une page ou une autre, se perdait dans la lecture mais s’écartait aussitôt que quelqu’un s’approchait trop. Quand il n’avait pas les yeux posés sur une page ou une image au mur, son regard se perdait dans l’infini du loin, bien au-delà des murs de la salle d’exposition. Il était transparent, semblait vouloir le devenir. D’un exposant à l’autre, son pas était rapide, presque une allure de fuite.
Elle l’avait repéré, avait presque réussi à lui dire bonjour, lui proposer son aide pour un renseignement ou une précision, mais un lourdaud sans gêne s’était interposé voulant juste parler de lui, que lui aussi, bien sûr, était allé là-bas, qu’il avait a-do-ré, que c’était ma-gni-fique. Et il était parti. Alors elle attendait son quatrième passage, il fallait qu’elle lui parle, il fallait qu’ils se parlent, ça elle en était sûre
Plein de mystère ce texte. On a envie qu’ils se parlent, d’un passage à l’autre on ressent l’urgence, là nécessité.
Oui, toujours cette histoire de temps qui manque pour développer, mais pas question de laisser de côté une situation si prometteuse. J’ai repris mon personnage préféré, bien possible qu’un jour, le texte se prolonge et désépaississe le mystère