Assise au fond du café, elle observe furtivement l’entrée, ses mains jouent nerveusement avec la cuillère dans sa tasse de thé. Chaque tintement contre la porcelaine la fait sursauter.. Elle relève la tête lorsqu’elle entend la clochette de la porte, son cœur bat la chamade, cela fait 3 ans qu’ils ne se sont pas vus. Il pénètre majestueusement dans le café.
Confiant, à l’aise, il parcourt la salle du regard avant de la repérer et de lui adresser un large sourire. Il s’approche, retire sa veste, tire une chaise en face d’elle. « Salut, ça va ? » .
Les joues rosies, le souffle court, elle murmure « Bonjour, Marc », elle évite son regard, elle fixe la cuillère, elle la tourne sans fin dans sa tasse. Ses mots semblent se perdre dans le bruit ambiant du café, « Oui, ça va merci », elle lutte pour trouver le courage de poursuivre, elle lutte pour le regarder en face, elle lutte pour avoir l’air de rien, elle lutte pour respirer, elle lutte pour penser, elle lutte.
Il s’étire, fait un geste en direction du serveur et d’une belle voix sonore, il commande un café allongé, il se retourne vers elle «T’en veux un ? »
Cette petite phrase comme une douche froide, une collision de plein fouet, une explosion en plein vol. Instantanément son trouble se dissipe. Et avec un grand calme froid, elle répond « Voyons Marc, voyons, tu sais bien que je suis allergique à la caféine, que je ne bois jamais de café, que le café est un danger pour ma santé, que le café a failli me tuer, que je déteste le café. Voyons Marc voyons tu sais bien. »