Silencieuse, assise sur le divan de sa chambre de coutures, elle l’invite à son côté. Elle ne quitte pas son ouvrage des yeux. Ses mains tiennent de longues aiguilles. Son regard est pointu, perçant. Elle ébauche un étroit sourire.
Il se sent observé sans craindre son mince sourire. Il ne lui fait pas face. Il quitte ses yeux. Il s’allonge contre elle, la tête sur son ventre. Immobile, soumis et audacieux à la fois. Ses mains désirent.
Silencieuse, à son ouvrage, elle accepte sur son giron le poids de cette tête adolescente. Elle tolère aussi la main qui caresse la soie de ses bas à ses mollets, à ses genoux, au début de ses cuisses.
Il n’est plus qu’un désir inédit, passé de ses mains à tout son corps envahi. Il imagine une frontière inconnue quand il rencontre la peau chaude et nue. A ce moment précis, il s’interrompt, se fige. Dans le silence, à travers le tissu de la robe, la main adulte arrête sa main.
Whaou toute la tension du désir en une seule esquisse ! ça donne envie de lire la suite et d’en savoir plus sur cette main adulte qui arrête sa main ! Merci Ugo pour ce tableau
merci Camille de t’aventurer par là. La fiction pourrait permettre d’en savoir plus sur cette main adulte. Mais c’est la non-fiction qui me l’interdit.