« Dis tu te rappelles ? … aussitôt son regard s’est envolé, j’ai tenté de le rattraper pour ne pas l’abandonner… « Oui je crois… enfin c’est flou, c’était où déjà ? Avec qui ? » en un balbutiement maladroit… j’allais à la pêche… « Ah peut-être là-bas, je vois… enfin pas si sûr… c’est comme une ombre qui s’efface, dis tu te rappelles vraiment ?… parce que moi je me perds, tu sais ces souvenirs, ils fuient, ils glissent à peine on les saisit »… « Ils sont là puis ils ne sont plus là, c’était important, non ?… ce moment-là, enfin je crois, ou est-ce que j’invente ?
Tu dis que tu te rappelles, mais de quoi ?… les détails, ils se mélangent, « C’était au printemps ? mais moi j’aurais dit l’automne, le vent… doux léger, non… je le sens froid… cinglant, puis le silence… comme une absence… « Dis tu te rappelles des rires c’était lointain, étrangers comme un écho déformé, non… c’était des cris, un malaise, une distance qui se rétrécit, une odeur âcre ».
« Dis tu te rappelles ?… mais tu n’étais pas là, c’est moi qui oublie où commence la vérité… où finit- le mensonge ? » …Tu ne peux pas te rappeler.