#anthologie #15 l L’encre invisible

Le désir de roman… J’essaye d’expliquer à E ce que je ressens. L’idée est fragile. J’ai beaucoup de réticence à écrire comme j’en ai à voyager. J’essaye d’expliquer que je préfère lire… des romans, des récits de voyages. Je n’ai pas encore acheté un roman de Ismaël Kadaré. J’hésite entre le palais des rêves et le général de l’armée morte. J’ai une préférence pour le général de l’armée morte. J’aimerais avoir le talent de forger un titre qui à lui seul condense ce que je crois que Toni Morrison appelle l’encre invisible c’est-à-dire le sens qui se tapit sous les lignes, entre les lignes, hors des lignes jusqu’à ce que le bon lecteur le révèle. J’aime cette idée que tous les livres ne sont pas faits pour tous les lecteurs et que chaque roman à son lecteur. Qui pourrait être le lecteur d’un roman qui aurait pour titre Grand Almira? Qui pourrait révéler l’encre invisible de Grand Almira?

J’aime le titre « le général de l’armée morte » parce que sans avoir lu le roman j’ai le sentiment que c’est ce que je veux raconter de notre couple. Raconter E… ses élans… ses renoncements… le poids aussi qu’il met sur mes épaules d’être libre pour lui… d’être fantasque pour lui… rêveuse… imprudente… tout ce qu’il s’interdit. J’ai peur d’écrire grand Almira comme j’ai peur de partir pour les Balkans avec E. Je lui avoie comme je peux mes hésitations… ma peur. C’est important que E comprenne. Il veut m’amener dans les Balkans. Je veux aller dans les Balkans. Je sais aussi que ces voyages sont en train de me changer… Je vacille… Je ne sais plus. Je veux et à la fois je ne veux pas. Je suis indécise… J’ai peur qu’au lieu de nous rapprocher ces voyages ne nous éloignent. J’ai passé 5 jours seule au Grand Almira Hôtel et même si j’ai peur j’aimerais partir seule dans les Balkans.

A propos de Gilda Gonfier

Conteuse, paysanne, sauvage. Voir son site 365 oracles.

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