T’y crois toi ? aussitôt une question se pose… est-ce une question ou bien le point d’interrogation ne serait-il pas… une sorte de… d’exclamation, mais quoi… que faut-il répondre ? faut-il répondre ? T’y crois toi ? je ne sais pas… c’est une question ? T’y crois toi ? un silence… un hochement de tête affirmatif… non, négatif… une moue perplexe ou… complice d’accord, mais de quoi ? T’y crois toi ? comme craché par la bouche avec de la colère ou non … plus petit que la colère ou plus grand mais… contenu… quand même cela vient comme un cheveu sur la soupe… cela clôt la conversation T’y crois toi ? Qu’est-ce qu’on peut répondre à ça ? c’est incongru ce qui se passe dans la tête… dans ces moments-là je veux dire… le corbeau croasse et moi je crois, la chanson de… comment s’appelle-t-il déjà le…. des grains de sable s’effondrent… Ô mon pays, il chante… cela fait longtemps que… Nougaro… c’est lui… je perds les noms propres, les autres aussi, ça fait… peur T’y crois toi ? à mon âge… trop tôt pour perdre la boule comme on dit… en fait toujours… n’ai toujours été… qu’une oublieuse ou non… pas oublieuse mais une mémoire aléatoire, c’est ça T’y crois toi ? ça oui peut-être… mais ce n’est pas une affaire de croyance, c’est plus une façon de me relier à… ta… ton haut le cœur, peut-être de me prendre pour… alliée parce que c’est la sidération, voilà tu es sidérée par… tu dis T’y crois toi ? c’est pas une question… une manière de dire… juste des mots en creux… un dégoût… toutes ces petites… ces sursauts minuscules… pas si petits qui font que non… tu ne peux pas y croire, tu n’y crois pas, c’est impossible, tu pourrais… je ne sais pas… hurler de rage mais là ? où ? qui hurle ? personne… pas ici en tous cas… tu postillonnes T’y crois toi ? tu voudrais refiler le bébé comme on dit T’y crois toi ? tu attends peut-être que… j’explose… moi avec toi… on serait deux petits volcans côte à côte à … exploser… mou… parce que franchement… on serait pétries de réprobation… mais quoi… ridicules, non ? parce que rien… ça ne change rien T’y crois toi ? rien je te dis
Quel beau texte grand plaisir de le ture ! Un peu dans la 14 et la 15, comme cet entre croisement fonctionne bien ! Merci Françoise
Et bien oui, ce t’y crois toi qui nous laisse perplexe et sans voix. Merci pour les mots et les pensées Françoise, à bientôt.
Merci! très réussi, on reste un peu en apnée tout le long
Un bonbon ! Est-ce écrit en écriture automatique ?
non pas vraiment d’écriture automatique. c’était pas simple, je ne suis pas sûre d’avoir compris la proposition, j’ai juste essayé de retranscrire ce qui passe par la tête de celle qui reçoit ce T’y crois toi ? comment ça résonne pour elle.
en tous cas merci pour ta lecture.
C’est très réussi. Bravo et merci.
T’y crois-toi trouver ma #14 dans la #15 de Françoise Guillaumond ? François Bon parlait de verticalité de linéarité dans l’écriture de Sarraute et voilà que des liens transversaux se tissent d’une contribution à l’autre formant grande toile. Pour moi joli clin d’œil ! merci !
😉
….aussi j’aime beaucoup le rythme du texte effréné parfois effrayant
Chouette l’autour de Nougaro. Bravo
Merci