« Êtes-vous heureux ? »… Le silence qui s’installe en guise de tentative de réponse est un gouffre… un de ses trous que l’acteur redoute sur scène… « Êtes-vous heureux ? »… La théorie de la relativité générale… vient de s’être posé la question… un des convives entre le plateau de fromages et le dessert, resservi de bon vin, levant son verre à l’assemblée pose la question « Êtes-vous heureux ? »… Tout un… chacun… se creuse les méninges et ne peut répondre à une telle question… en adoptant un point de vue relatif… Le propre de la question « Êtes-vous heureux ? » est de pousser à une réponse immédiate… Il serait bien commode de répondre instantanément par « oui »… ou par « non »… mais selon quel point de vue ?… « Êtes-vous heureux ? »… Il ne suffit pas de penser immédiatement que « non »… ou que « oui »… Cela demande réflexion… La question « Êtes-vous heureux ? » n’a pas l’heur de plaire… Une interrogation simple entraînant une réflexion des plus complexe… bien qu’avoir répondu « oui »… ou « non »… elle n’en demeure pas moins collante… Vous avez beau tourner le dos et vous éloigner en fanfaronnant « oui »… en hoquetant « non »… « Êtes-vous heureux ? » s’accroche… la réponse n’en est jamais définitive… « Suis-je heureux ? »… « Dis-moi, penses-tu que je suis heureux ? »… on vous a jeté un sort.
7 commentaires à propos de “#anthologie #15 | « Êtes-vous heureux ? »”
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La question qui tue, définitivement, quand la réponse, elle, « n’est jamais définitive » ; merci Romain de l’avoir posée !
( il y avait Marceline pas encore Ivens mais Loridan qui posait la question au tout-venant – dans Chronique d’un été (Rouch et Morin ,1961)…) mais comment dire… :*))
Je vais essayer de trouver ça. Merci.
Ah oui ! bien vu, bien pensé, bien écrit, merci
« Êtes-vous heureux ? » s’accroche… la réponse n’en est jamais définitive… « Suis-je heureux ? »… « Dis-moi, penses-tu que je suis heureux ? »… on vous a jeté un sort.
Merci pour ce texte.
.. comme en écho au » t’en reprendras bien un p’tit coup » merci pour ce tableau vivant de notre monde qu’on voudrait binaire où le oui m’emporterait…le plus souvent. Penser à fonder un « club des non »!!
Merci pour ce texte !