A l’aube, je m’assois en face de la porte fenêtre, souvent, je découvre la lumière du ciel, je m’assois en face des livres, parfois, jamais le dos aux fenêtres, je regarde la lumière, toujours, je regarde le vent danser dans les branches, j’entends le pigeon du voisin roucouler, j’ouvre mon ordinateur du bout des doigts.
Un nuage passe, je me lève pour prendre mon café crème, j’hume l’odeur et la chaleur, les chiens viennent se poser à mes pieds, je commence à écrire, lentement.
Le silence, j’allume une lampe très tôt le matin quand la nuit est encore là, je me dis que je préfère l’été pour la lumière qui perdure, mes doigts tapotent sur le clavier, un chien aboie au lointain, les miens sont endormis.
J’écris, je ne suis plus là, mon regard oublie tout, je ne vois plus que les lettres noires se former sur l’écran blanc.
Brusquement, je me lève, je marche, je caresse les chiens, je me rassois.
Ciel voilé. Un avion passe. Trace blanche. Un oiseau, je contemple un rouge gorge se poser sur le balcon, je vois mes doigts sur les touches, mon esprit plonge dans l’écriture, j’écris le matin, souvent, l’après-midi, de plus en plus, le soir, presque jamais.
Je ne suis pas une écriture de la nuit, la nuit, je lis, un des chiens sort dehors sur le balcon, il surveille la rue, il s’allonge et laisse le vent souffler dans ses oreilles, j’écris, je m’étire, je m’approche de la fenêtre, pose mon nez sur la vitre, souffle.
Buée, je vais chercher un pull.
Pluie, pas de cris, pas d’oiseau, je frissonne, je me réchauffe aux gorgées du café, j’écris.
Au lointain, j’aperçois la forêt, le rythme de mes mains s’accélèrent, j’ai trouvé, je ne vois plus, je ne regarde plus, je file droit, noir sur blanc, les images jaillissent dans ma tête, le reste s’évanouit.
La fenêtre, le ciel, les chiens, le café crème, l’oiseau.
Comme c’est sensible, on s’y retrouve, les chiens pas trop loin, le nuage qui passe et se lever pour le café, aller chercher un pull, l’écriture qui se déroule devant nos yeux, sa matérialité. Et j’aime « je ne suis pas une écriture de la nuit, la nuit, je lis. Merci Clarence