#anthologie #12 | trois villes

New York ou la recherche d’une image déjà vue mille fois avant de venir, image espérée depuis l’aéroport de Newark, dans le train pour Pennsylvania Station, dans la chaleur du métro, image absente de la rue poussiéreuse de Williamsburg avec ses camions poussifs au feu rouge. Image de la skyline de Manhattan enfin aperçue au travers d’un grillage, de l’autre côté de l’East River : un bloc de lumières clignotantes qui barre l’horizon, une foule au sommet d’un gratte-ciel dans les projecteurs d’une boîte de nuit à ciel ouvert, un univers de verticalité condensée.

Tout l’inverse de Los Angeles, où dès l’aéroport on monte en voiture pour se retrouver sur une autoroute à six voies, aux chauffeurs chauffards qui surgissent des deux côtés dans des bouchons gigantesques. Ville tentaculaire à la violence sous-jacente, l’essence se paie avant d’aller à la pompe, les riches habitent sur les hauteurs derrière des miradors, les pauvres au milieu et les classes moyennes en périphérie, les bus ne sont empruntés que par les vieux les infirmes et les étudiants fauchés.

Londres à l’époque où l’Eurostar arrivait Gare de Waterloo, la ville tout entière organisée par et pour le fleuve, ses marées de six mètres, ses barges et ses ponts. Le fleuve qui évoque Shakespeare et Jack l’Eventreur, dont le souvenir hante encore le quartier de Southwark maintenant occupé par des lofts et la cheminée immense d’une usine reconvertie en musée, avec vue sur une cathédrale et des immeubles plus ou moins futuristes.

A propos de Anne P

Diariste depuis l'adolescence, je cherche à apprendre d'autres écritures au contact d'une communauté qui partage mes intérêts. Voir ce que ça va donner. J'ai l'impression d'avoir trouvé le bon endroit chez Tiers Livre !