Traversée de Londres impossible. Longue marche sur les trottoirs interrompue par les montées et descentes des escalators de l’underground. Plus aucune notion d’où se trouvent les quartiers par rapport les uns aux autres. Les distances réduites à des attente, attente sur le quai, attente dans la rame. A chaque fois ressortir, traverser une rue, dont on observe le changement d’architecture, le changement de foule, les touristes, toujours les touristes, peut-être ai-je trop fait les lieux touristiques. Alors les parcs, d’un parc à l’autre, se brouillant tous dans ma tête, des parcs grands qui ressemblent à un bout de campagne, des parcs petits et intimistes, comme une chambre à l’air libre, où les autres sont étonnés de vous y voir, comme si c’était leur chambre justement. Ville trop grande pour être pleinement contemplée.
D’Amsterdam les vélos partout qui donnent à la ville une population à la fois fantôme, à qui peuvent bien appartenir tous ces vélos accrochés là contre la barrière, où sont-ils, et toujours à l’extérieur, comme ceux qui passent leur après-midi sur les marches menant à l’entrée, investir la rue, vivre dans la ville, pas seulement la traverser, prendre la petite rue qui mène d’un canal à l’autre, incitations multiples à la flânerie.
À Barcelone le logement se situe sur une colline, l’impression d’une ville qu’il faut gravir et pourtant la fluidité des grandes rues qu’on longe d’un sens puis de l’autre, un peu perdu sur la destination à prendre, le but, à la recherche d’un bar à tapas à une heure où tout le monde est dehors, puis la boîte de nuit au bord de la plage, la plage vue pour la première fois la nuit, la boîte de nuit dans laquelle on entre sans payer, dans laquelle on nous offre les consommations, la boîte de nuit quasiment vide, et l’océan à la fenêtre, la chaleur en hiver aussi, dans la rue noire de monde alors qu’on veut observer les ornements gothiques d’une façade, les façades musées, qui habite vraiment ici.