à côté de soi présence en lambeaux songes et veille mêlées la nuit faite de roulement claques d’aiguillages arrêts inquiétants hors du couloir étroit au-delà des vitres l’avant jour le visage transparent en reflet sur le paysage défilant savoir les frontières passées rien de plus être dans le reconnaissance remontée de détails s’effaçant immédiatement les gares minuscules les losanges jaunes bordés de blancs sur des poteaux les ronds-points à la rencontre de routes minuscules les châssis de fenêtres les suffixes familiers de villages inconnus sur les panneaux indicateurs le crépi hérissé de pointes sur des pavillons le vert tremblant de brume d’une prairie vide répétée jusqu’à susciter un rythme et la lumière moins faible cependant que le plaine s’incline que des collines naissent des arbres chênes inutiles opulents fouets sombre de bosquets le jour maintenant là si peu pour savoir que c’est le paysage natal puis des champs agrandis les arbres plus rares l’horizontalité retrouvée étendue illusion d’une vitesse plus accrue vers le centre craint et désiré
les signes seulement signes incompréhensibles malgré l’étude entreprise depuis plusieurs années abandonnée au retour même du voyage l’incompréhensible écrit sur les panneaux de métal au bord ou au-dessus des routes une autoroute des autoroutes se mêlant et déjà la ville mais les autoroutes encore la traversant points ne s’abaissant pas ponts sans rive et les immeubles hauts autour le sol invisible toujours des grues métal verre tout cela ne finissant pas malgré la vitesse ville devenue pays la feuille de carton plastifié listant les interdits assujettissants les chauffeurs lui derrière la vitre de séparation silencieux aux mains des gants blancs
penché vers le hublot au sortir d’un mauvais sommeil sans savoir si c’est l’autre pays de son continent ou bien déjà le continent autre peu à peu des champs plus petits des tâches d’un bleu presque fluorescent des bassines recueillant les eaux tombées puis des parcelles allongées le long des maisons d’un village puis rapidement plus rien une terre presque grise une terre à peine touchée grattée comme si les humains à peine posés à la merci du vent ou de la pluie après un autre sommeil l’avion déjà abaissé terre rouge ou ocre des bâtiments de béton sales routes étroites à peine goudronnées traits presque à l’œil d’autres à double voie avec des ronds-points des lampadaires des barrières de séparation semblables à celle du pays quitté comme de retour déjà mais entre tout cela la terre rouge la terre autre
c’est d’abord un plat vide une pampa sans vertige légèrement sale des bâtiments quelconques différents certes tristes également quelque chose d’indifférencié si peu pour le regard fervent le regard soucieux de découvrir mais encore dans le banal mais il y a la peur du nouveau d’aller vers le vide d’aller vers l’inconnu bientôt ce sont des bâtiments des bâtiments vieux mais pas antiques et le ciel est gris le ciel est bas le toit des immeubles est couvert d’antennes griffant le ciel le train fait lentement le tour de la ville avant de s’approche de la gare monstre aplati voies serrées comme éclairs des pans de murs de brique usées par les siècles des blocs de travertin aussitôt avalées par d’autres murs la tour parfait cylindre de béton blanc enlacée d’un escalier en colimaçon extérieur des immeubles de plus en plus serrés rien d’antique rien de souverain
Ravie de te voir écrire plus long.
Et toujours cette écriture, comme langue bien à toi, mais dans laquelle on se glisse, on chope un personnage, un bout de ville, une inquiétude.
Coup de cœur pour le troisième fragment.
Et désolée d’avoir tardé à revenir te lire, petit à l’écart de l’atelier quelques jours, mais de retour.
Et, désolée si je me répète un peu dans ce qu' »on chope », ce qu' »on saisit », mais c’est vraiment comme ça que je ressens ton écriture.
Merci pour tous ces commentaires Annick et ta présence fidèle.