#anthologie #11 | Foyer

Il descend des hauteurs mouchetées de rose la colline le ventre plein C’était soir de festin J’ai fait un coup – c’est quoi un coup Tu aurais vu le nouvel appartement, immense, plafond haut avec moulures, parquet en chêne ancien odeurs de cire un beau parquet tout lisse à glissade et galipette Tu viendras y voir une fois on gueuletonne dans le jardin avec les chats du quartier Le petit gris, tu aimerais un vrai pelage d’argent le petit noir aux pattes blanches le plus sauvage Il vient de là-haut Je fais le choix de mes descentes. La rue de Ménilmontant La rue des Pyrénées La rue des Cascades Des affaires de relief Le ciel est rose La nuit tombe d’un coup engloutie par la pente La lumière des réverbères vibre, l’air est comme de la poix ce n’est pas le brouillard c’est le son tantôt assourdi tantôt démultiplié Le soleil qui sait luit peut-être encore là-haut en haut de la colline là où ça danse où ça « gueuletonne » Les bus foncent jusqu’à la porte de Vincennes jusqu’à la Roquette Peu à peu, la ville perd sa chaleur Rideaux baissés métros fermés Le temps s’écoule plus vite peut-être là-haut de manière plus aléatoire à mesure que l’on s’approche du fleuve Il était 20h il est déjà 4h Les nappes de givre dans le caniveau jettent des éclats blancs Blancs les enjoliveurs des véhicules garés dans les ruelles C’est un peu Noël au retour je t’assure des fois Le boulevard fait l’effet d’un grand arbre couché orné de boules de Noël et de guirlandes électriques On était lundi on est désormais mercredi Les odeurs changent plus rances plus puissantes Il fait grand soleil quand il pousse pieds nus la porte du foyer

A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?

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