#anthologie #11 | (quand même écrire pas la tête)

le coffre immense un carton et la petite valise la sienne robe et paire de chaussures qui ne serviront plus vitres sales Au soir de pluie vaincue et pierres lavées la rue prend teintes de couchant volets et murs repeints d’ombre Juin chante sans chœur et vers la place comme de poussière rose un nuage traversant l’amer J’enclenche la ceinture nuée d’oiseaux en contre-jour avec du bleu autour La dentelle du clocher sourit juste le temps d’apercevoir une mouette sur la pointe des ailes glisser du toit Je tourne la clé à l’intérieur roulement grave de cailloux de grève et la rue en latence hérissée de lueurs celle qui criait hier la violence attendue pourtant aux portes de la nuit Vient l’heure – c’est son heure je le sais – petite fantôme criblée d’ombres blanches descendra la rue Petite fantôme en négatif ton profil immobile quand tu me dépasses qu’importe je n’ai plus rien à dire aux mortes je pars faire détour Revoir l’océan avant l’extinction revoir tomber l’obscurité chauffée à blanc comme il y a longtemps quand pied contre le vent tu pédalais et ta natte dénouée Avant de te fondre à la nuit

A propos de Nathalie Holt

voilà ! ou pas

7 commentaires à propos de “#anthologie #11 | (quand même écrire pas la tête)”

  1. …. « revoir tomber l’obscurité chauffée à blanc »…des mots pareils ça peut occuper une nuit d’insomniaque….Merci, grandement!

  2. Christine, Piero, Ève merci de vos retours; hier pas le cœur à … et puis s’y mettre

  3. « Revoir l’océan avant l’extinction revoir tomber l’obscurité chauffée à blanc comme il y a longtemps quand pied contre le vent tu pédalais et ta natte dénouée »
    Merci Nathalie. C’est beau. Merci.