Les ralentisseurs signalent l’entrée dans le village Il est assis côté passager Il regarde le paysage qu’il reconnait Paysage parcouru de fond en comble les étés à déplacer les tuyaux d’irrigation Sa femme conduit Elle dit qu’il peut se reposer Que ça lui fait du bien de lâcher Déjà revenir ce dimanche à quatre cent trente kilomètres de leur nouvelle résidence Déjà se lever tôt partir à l’heure Déjà arriver au bureau de vote Un déplacement éclair de citoyen sur le territoire français Elle hésite à passer devant la maison familiale Elle ne connait pas d’autre chemin Y en a-t-il un autre ? La voiture longe déjà la propriété Ils aperçoivent la cabane en bois, les fruitiers, le puits Il ne peut se retenir de scruter le fond de la cour à la recherche d’une ombre La voiture ralentit Clignotant Amorce de la montée vers le village et la place de l’église Quelle bêtise de n’avoir pas pensé à changer de liste électorale elle pense Le bar est ouvert Voter d’abord Ils iront boire un café après Ne pas s’éterniser, ne pas avoir à répondre à trop de questions Pas de foule à la mairie L’adjointe au maire les reconnait Au moment de signer il voit que son père est déjà passé Ce sera l’heure de sa sieste bientôt une heure de calme une heure de liberté