#anthologie #09bis | Van Gogh

Il voulait un chat. Tu comprends ça me ferait de la compagnie. J’ai cherché un chat, les chats d’élevage sont bien chers. Ça ne se justifie pas, il y en a trop de toutes façons, il parait qu’ils font disparaitre les oiseaux, j’en ai choisi un dans un refuge, un chat banal, tigré à ventre blanc, une tête assez mignonne n’était son oreille cassée, je l’ai appelé Van Gogh, il verrait bien après. J’ai fait le don d’usage et l’ai embarqué dans la voiture. Il a miaulé tout au long du trajet, il a pissé sur la banquette arrière, il s’est affolé quand j’ai voulu le sortir de la voiture, il m’a griffé. A la maison, il a miaulé toute la nuit, il a pissé sur le canapé. Au matin, j’ai mis une serpillère dans un cabas, le chat par-dessus, j’ai fermé le zip, j’ai pris la direction de la résidence service de Papa, ses miaulements étaient assourdis mais rageurs, j’ai mis le cabas dans la voiture, ses miaulements sont devenus désespérés, gutturaux, accusateurs, de toute évidence, je ne pourrais jamais faire entrer cet animal dans la résidence service de Papa. Je me suis arrêté en bordure du fleuve, j’ai marché un peu avec mon cabas miauleur, à part Van Gogh, il n’y avait pas un chat. Je l’ai balancé dans la flotte et je suis partie en courant…

A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement depuis dix ans, beaucoup plus sérieusement depuis trois ans avec la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

8 commentaires à propos de “#anthologie #09bis | Van Gogh”

  1. Un 9bis plus qu’un 10bis, mais un sacré bon texte. Anecdotique en apparence, mais, lu après « curriculum », il gagne en densité. Finalement, on est partagé entre le rire (jaune) et ce qui se dit en filigrane de la relation père-fille. Bref, j’aime le comique grinçant du texte mêlé à une forme de pudeur/tendresse.

  2. je connais quelqu’un qui n’a pas eu le courage de jeter le chat à l’eau et qui a laissé chat et sac au milieu d’une forêt…c’est quelqu’un que je ne vois plus. Je connais quelqu’une qui a un chat grand pisseur devant l’éternel et son chat pourrit la vie de tous y compris des bêtes et je la vois tout le temps… tout ça est très accessoire: j’aime beaucoup le rythme et la rage noire du texte et son humour en pointillé et qu’il déborde sa face féline

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