Il a 38 ans. Il passe une partie de l’été dans un phare en Bretagne où il a besoin d’être seul. Regarder la mer, faire le point, se nourrir d’un rien. Il a 50 ans, après la Seconde Guerre Mondiale il décide de se lancer dans la choucrouterie et invente les bacs en ciment pour le stockage. Il devient Président des choucroutiers de France. Il a 19 ans et son frère aîné vient de mourir aux premiers jours de la guerre de 14. Ça va être l’heure j’attends qu’il fasse moins chaud. Il a 25 ans, un regard bleu autoritaire, il sourit rarement, il fait tout du bras gauche. Il a perdu le droit durant la Grande Guerre. Il crée une société d’import export d’huile pour les becs de gaz. 1930, il s’enrichit avec le développement de l’automobile. Il faut aller voter. 1939, il perd tout ne pouvant plus se fournir en Pologne. 1960, il achète un hôtel loin de chez lui, on ne comprend pas pourquoi. 1921, son deuxième fils naît, il lui donne le prénom de son frère mort pour la France. 1975, il prend ses petits enfants sur les genoux dans sa CX automatique et s’amuse à leur faire tenir le volant sur des routes droites et désertes. Il a une poignée sur son volant. Où ai-je mis ma carte d’électeur ? 1965, il voyage dans l’Est de l’Europe à la recherche des meilleurs fruits rouges. Il devient Président des fruits rouges de France. Il invente une variété de Cassis qui porte son nom à l’envers. 1980, il fabrique des confitures et des rillettes inoubliables. Il s’occupe de son jardin. Il coupe des Dalhia avec son unique main puis les attrape avec ses dents et les dépose ensuite dans son panier. Il est très investi dans la vie de son village, se mêle de tout, harcèle le maire et cherche à améliorer le quotidien des habitants. 1918, il est fait officier de la Légion d’honneur. L’après-midi passe, j’y vais bientôt. 1932,sur la photo ses employés sont alignés sur trois rangs. Tout le monde porte un chapeau. Il paraît qu’il était un bon patron. 1980, il lit sciences et vie et s’intéresse aux progrès de la science. En famille, quand on parle de politique personne ne peut le contredire. Il demande à sa petite fille ce qu’elle veut faire plus tard. Elle n’ose pas le décevoir. 1903, il grandit dans une ferme, il apprend tout de l’agriculture. Ses parents sont très sévères. 1985, sa femme meurt. 1986, il l’a suit.
c’est terrible ces destinées en raccourci dans un monde agité… Merci
des vies immenses qui ne tiennent plus qu’en quelques mots. Merci Catherine
.. que j’aime ces parcours hétéroclites, ces chemins contrariés ou pas. Ces carrefours de vie, pleine, riche, vivante. merci !