vous êtes sûre?, après on regrette, vous êtes sûre?, réfléchissez!, pourquoi vous n’avez pas réfléchi?, réfléchissez!, vous avez 12 jours ouvrés pour réfléchir,
elles regardaient les murs blancs la petite plante en plastique la fenêtre fermée la poignée de la fenêtre la petite table en verre avec ses magazines, les murs blancs à nouveau,
blanc frai qui écrase, blanc sûr de lui, blanc qui protège, qui soigne, qui répare, blanc qui dit je vais tout nettoyer, je vais te débarrasser, après on ne verra plus rien,
je me disais : certains lieux sont des caves qu’on a poudrées,
je regardais les murs blancs comme elles — je cherchais les failles, les blessures, les traces, j’en trouvais, j’étais assise comme elles sur le plastique, à vider l’idée même de destin par le blanc,
je me suis levée et je suis partie,
sans même dire: non, je ne peux pas, je ne veux pas, oui je veux, je veux bien, pourquoi pas, allez quoi!, et puis merde,
je suis partie sans comprendre à quoi je disais oui, à quoi je disais non, à quoi je disais oui en disant non, à quoi je disais non en disant oui,
je suis partie, avec ce qui était arrivé et qui était là,
j’ai laissé l’autre corps à ma place sur la chaise en plastique, il ne m’a pas retenu,
il ne m’a pas dit : quoi? tu t’en vas?,
ne s’est pas vanté en disant : moi je n’oeuvre pas au destin des nations, moi je ne vais pas promettre l’a-venir des corps après le mien, moi je n’offre pas ma viande à sa viande,
il sondait le blanc, comptait les tâches et les visages
je me disais : certains lieux sont des caves qu’on a poudrées,
Bonjour Lisa, j’ai aimé cette phrase et puis les autres, j’ai aimé votre texte tout entier. Merci pour votre écriture et votre regard, à bientôt. Amitiés.