j’avais beau lui décrire précisément le trajet, lui répéter inlassablement l’itinéraire, lui enregistrer sur l’appli audio de son téléphone toutes les étapes à suivre, lui inventer une chanson sur un air de comptine pour faciliter la mémorisation, lui tatouer le parcours sur son avant bras, lui rédiger un guide détaillé, step by step, avec des captures d’écran pour chaque action, planter tout au long du sentier des flèches à suivre, rien n’y faisait, il prenait systématiquement le sens opposé, il n’a jamais pu arriver jusqu’ici, égaré. Je le retrouvais assis sur une souche à parler à l’oiseau, aux poissons, au ver de terre, aux fleurs, à un brin d’herbe, aux cailloux, à l’arbre, au ruisseau, à la pierre, à la bouse, aux brindilles, au pissenlit, au moustique. Sidérée, je restais coite, devant le sens opposé, J’étais déboussolée.
2 commentaires à propos de “#anthologie #09 | —–”
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faire automatiquement le contraire de ce qu’on nous dit, tourner son esprit à l’envers, à l’opposé
si jolies lignes… et bien sûr on a envie d’en savoir plus sur celui qui a son parcours tatoué sur le bras !
Je suis touchée par ce portrait à deux visage toi et lui, comment on se sent proche de toi qui essaie de faire comprendre et lui qui entend mais qui fait en fonction de son monde. C’est beau à lire mais difficile à vivre. Merci Cécile pour ce texte de ce dimanche matin après avoir voté ! Baisers.