c’était le rattrapage, le rattrapage du bac, des épreuves orales dont je n’avais que faire, j’y suis allée sans me poser de question, l’esprit vide de toute compétition, mais à ce stade pourquoi parler de compétition, non, c’était une espèce d’obligation, la convocation était tombée, il fallait que je passe les oraux, c’était la loi, le repêchage, une dernière chance,
j’ai attendu dans le couloir sagement, je commençais à avoir le ventre qui se nouait, les mains moites, et pourtant, on peut dire avec le recul que je m’en foutais, mais non, le côté solennel du moment, genre tu joues ton avenir, n’oublie pas, me happait bien malgré moi,
au bout d’un moment, le temps qu’un ou deux élèves soient appelés et me voilà devant un examinateur déprimé d’être là mais souriant, pour le reste, je n’en ai aucun souvenir, pas même la matière qui était censée me repêcher,
seulement un mauvais quart d’heure à passer et ce fut le cas où j’ânonnais quelques mots certainement dépourvus de sens, j’ai été recalée, j’avais échoué à un demi-point, ouf ! je pouvais aller travailler, quitter l’appartement familial, vivre enfin ma vie
décidément nos coups de tête sont liées au bac (bon moi à l’après)
parfaite description de la petite angoisse même si on décide que non