#anthologie# 09 Coup de tête insoumise et rebelle/ Ashram Jean Yves LEBORGNE
Elle arrive avant les autres depuis qu’elle occupe sa fonction et quel que soit l’établissement c’est la règle qu’elle, madame S… s’est imposé et ça lui va bien, du doigté, de la disponibilité tenir les délais imposés résulte de son éducation dans une communauté un peu rigoriste et attentive aux principes de base qui animent certains pratiquants sincères, elle reconnait « faire juste son travail », elle y met du sérieux et de l’enthousiasme, copinages et arrangements , tolérance à géométrie variable ne lui pèsent pas encore : elle travaille depuis TROIS ans , maintenant elle a muri, a pris de l’assurance on la fait stagner jusqu’ à un point de non -retour son responsable hiérarchique voulant tirer profit de sa constance et son efficacité professionnelle peu enclins lui-même à l’effort personnelle (il se contente de déléguer) il obtient son aide chaque fois qu’il est en difficulté ou à pris du retard « on peut compter sur vous à tout moment ,c’est génial , vous me sauvez la vie, S »
il est évident que par son expérience et sa connaissance du terrain, madame S est précieuse mais que répond-t-il aux mails de projets qu’elle propose et cette demande de prise en charge pour une formation continue pour permettre un avancement dans le vaste possible des champs de management de Direction ; les candidatures ne sont pas traités, les mails sont peu lu (il s’en vante comme d’autres décideurs nuisibles) et la sienne n’amène aucune réaction de la Direction Générale ou avis favorable de son chef direct « je veux passer le concours de « directeur » comme mon statut me le permet répète-t-elle en vain, les expressions ambiguës et les sourires de convenance de ceux qui sont extrêmement satisfaits des dossiers produits et qu’elle fait aboutir, les hypocrites ! , elle ne fait pas de vague , n’ aime pas les conflits et semble accepter et s’adapter à tout le monde avec un sourire apaisant, avec sérieux ,sa 5ème année s’achève dans cet institution une sourde colère brule à la racine de son nez ; sa décision brusque est prise un 4 Janvier comme chaque semaine elle vérifier à la source journal officiel particulièrement ou legifrance les décrets ; on apprécie son implication, ses camarades qui respectent sa constance et sa loyauté et surtout son chef parait-il ne tarit pas d’éloge en ce moment,
mais honte, oui honte à ce chef ingrat et machiste qui au moment de citer le nom de candidats prioritaires au concours des directeurs en sa présence, il la zappe délibérément , plus qu’une trahison c’est un coup de poignard dans le dos et en sa présence cette fois-ci « il ne peut rien faire pour elle et qu’elle sera placée sous l’autorité directe d’un nouveau au CV médiocre mais recommandé en haut-lieu ;
elle aura pour mission initial de le former afin qu’il soit «chef » , S doit dire adieu à ambition de progression ,elle a le vertige et dépose bruyamment son stylo saisit sa petite bouteille d’eau s’approche de l’homme lui lance un peu de cette eau « pour éviter de vous cracher dessus comme un coup de tête le dossier qu’elle s’est préparé comme un camouflet méprisant vous n’aurez pas mon travail, alors… grande dame, la tête volontairement raidie elle se retire par le long couloir et ne retourne plus dans ces murs de maltraitance, je refuse ce genre de condamnation et mise au placard qu’anéantir l’espoir, les projets et les rêves elle prend le chemin encore sous le coup de son émotion vers le cabinet de son médecin traitant et comme d’autres agents avant elle obtient la mine crispée , la Tension artérielle anormalement élévée un arrêt de travail au terme de ces quinze jours d’arrêt ainsi une destination s’impose à elle, S. prendra l’avion pour un Ashram en INDE pour rejoindre une sœur qui médite depuis 20 ans ses économies lui permettent de s’y rendre, elle séjournera deux mois au retour misant désormais par méditation et la respiration en conscience, l’apaisement qu’elle en a tiré doit selon elle être partagé,
elle n’a pas résisté le jour de son coup de tête avec une voix posée et calme à interrompre le sournois poison mental que diffusait les messages de rejet de critiques voilées et de création de sentiment d’échec créant malaise et inconfort permanent « vous êtes un corbeau pervers vos messages et jugements sont honteux et inhumain cesser de jeter violence et dénigrement ! »
ce coup de tête se retrouver apaisée et remonter à contre-courant sur d’autre pistes que le burn-out ou la dépression masquée et devant ce public qu’elle n’avait pas prévu ce 4 Janvier de distraire d’une routine complice,
« j’en ai la nausée, honte à vous votre air supérieur et vos certitudes ; vos préjugés et vôtre méchanceté viscérale m’insupporte…ma démission… » un murmure une faible rumeur de surprise parcourue la tablée
Cette dénonciation fit le tour des autres services et relança la polémique de l’empathie, la cruauté mentale et les situations de harcèlement moral, elle sait qu’on va lui tourner le dos , la dénoncer comme révoltée ,déloyale à l’institution, mais elle ne veut pas subir, elle ne subira pas
[…] son éthique personnelle prime toute les ambitions passagères, les satisfactions individuelles ne sont que temporaires et aléatoires, la considération si elle se manifeste n’est qu’éphémère, partir dans une autre zone du monde où les interactions sont moins hypocrites et sournoises, pratiquer plus souvent yoga , musique et fréquenter des ateliers d’écriture à son retour au pays, continuer à avancer à contre-courant se jugeant inadaptée et incompatible à cette toxicité structurelle, ne voulant désormais n’être la subordonnée de personne.
Jean Yves LEBORGNE