il était là depuis au moins six heures, penché sur le loquet de la porte de ma chambre qui ne voulait pas s’ouvrir et, voyant ma figure désolée, il a dit : si vous envisagiez ne serait-ce qu’un instant la chose du point de vue de la porte. Malgré la sûreté de ses gestes rien n’y faisait. Je savais que si moi je touchais la porte, elle allait tomber en poussière, et que derrière, il n’y avait rien, à part la vie
j’ai pointé le catalogue et j‘ai dit, ce sera la battante à hublots. Pour une chambre? vous voulez rire? La femme ressemblait à la nurse qui m’avait gardé jusqu’à mes six ans. Elle m’enfermait la journée entière dans ma chambre ; je l’entendais taper dans l’autre chambre; le mur qui nous séparait s’était mis à pencher dangereusement. Et si vous y allez : pourquoi pas une à tambour, a dit la femme en se levant. Je notais le rêve dans mon carnet, le bleu, un achat récent. Laisser la porte close est une option, me dis-je, et, suivant qu’on se trouve devant ou derrière, en soi une direction; j’en étais à cette étape de ma réflexion quand
Cette phrase me fascine: « et que derrière, il n’y avait rien, à part la vie ».
Et puis voir les choses du point de vue de la porte… Il y a ded mots qui ouvrent des mondes…
Merci Natacha (je me suis réveillée avec ce truc dans la tête)
Beau et terrible cette figure de la nurse maltraitante réincarnée dans la femme qui met fin au rêve d’une hublot dans une chambre. J’aime ces personnages qui surgissent dans d’autres sans crier gare
ça me fait penser à un carreleur, je lui disais « non, la ligne rose en haut, non j’en veux pas c’est moche » et lui il disait « mais allons non voyons c’est comme ça que ça se fait » – quand il a eu fini, il n’avait pas mis la ligne, en haut des carreaux blancs de la salle de bain – et je me suis réveillé…
c’est plutôt un bon rêve.
oh que je m’en veux de ne pas trouver tempos de lire… et là apr!s Emmanuelle… revenir vers vous et ce régal (bon ben ma pause dans le 9 qui partait trop vite va durer jusqu’à demain si je trouve temps de continuer parce que comment reprendre après avoir lu éJe savais que si moi je touchais la porte, elle allait tomber en poussière, et que derrière, il n’y avait rien, à part la vieé et avoir ri au commentaire de PCH)
« une à tambour »
Entrer dans sa chambre comme par l’entrée principale des Deux Magots, place Sartre- de Beauvoir. Merci Nathalie. J’adore vos idées du matin.
mais oui! et pourquoi pas un café aux deux magots mais alors avant
Line, Piero, Brigitte, Ugo merci des retours…
Étrange, beau.
Et « et que derrière, il n’y avait rien, à part la vie » – fort !
fascinant point de vue de la porte, ouvre perspective et imagination.