#anthologie #08 | qui parle à son corps.

La clef si simple, si nue, qu’elle semble remplaçable. Un bout de fer suffirait, pense-t-on avant de renoncer. Si peu de dents au bout — ces longues clefs par endroit rouillées. Si peu suffirait, pense-t-on. Jeux de doigts pour trouver l’accroche. Bouger dans le trou, pas de mouvement brusque. Et ça s’enclenche, on ne sait comment, comme un jeu. L’agacement quand hâtés de fermer ou d’ouvrir. Ce sentiment de petit miracle quand ça cède, comme surpris de soi.
Parfois je prie ne pas y arriver. Que sa chambre reste enfermée derrière la porte. Que la porte soit mur à tout souvenir.

A propos de Gracia Bejjani

Gracia Bejjani est née à Beyrouth. Elle a quitté son pays à vingt ans, elle a fugué, n’a jamais quitté. Elle dit : « J’écris, je filme, photographie. J’écris ». Elle est auteur du recueil J’ai appris à parler sur tes lèvres (La Kainfristanaise). Ses textes sont publiés par de nombreuses revues comme la NRF Gallimard, l’anthologie 2024 du Printemps des poètes (Castor Astral), Décharge, Wam, Lettres d’hivernage, Radicale… et en ligne par le Courrier International, Plume Francophone, Hors-Sol, Poema… Elle a été programmée au Festival Extra Litteratube à Beaubourg, à la Maison de la Poésie de Paris et au Festival international de Poésie de Roulers (Belgique). Elle tient également une chronique dans la rubrique « culture » d’Ici Beyrouth. Sa chaîne YouTube, régulièrement alimentée par de nouvelles créations, regroupe à ce jour près de sept cents vidéos-poèmes. – Site : https://graciabejjani.fr/ – Chaîne : https://www.youtube.com/c/graciabejjani

4 commentaires à propos de “#anthologie #08 | qui parle à son corps.”

  1. Une chambre boîte de Pandore. Merci pour ce texte Gracia, qui ne veut pas ouvrir la porte…