D’une nuit vierge, une nuit sans rêve, rivage plat d’encéphalogramme, faire abstraction. Je me hisse au-dessus des frictions, des insomnies, des douleurs. Je me mets en quête de fadeur, d’un processus linéaire de rangement des pensées, une ligne continue sans aspérités. C’est sans compter la tache qui revient à la charge.
Je la vois grossir, c’est un mauvais naevus, un chancre qui grignote le mur. Je voudrais frotter la surface, la passer à la javel, à la chaux. Je voudrais de l’immaculé et de l’absence de signes, je voudrais du vide. Mais la tache progresse, s’étire en largeur, s’étend dans une phosphorescence qui ne s’éteint pas. La tache vibre et bat comme un coeur. Le mur atteint de tachycardie se déforme, se défait. Une surface molle. Se dédouble, se creuse et gonfle alternativement, se défigure. Esquisse un sourire, ou plutôt une grimace et je pense au chat d’Alice. Le mur de Cheshire, sa tache est une bouche. J’attends de voir la taille des crocs, le hurlement de rire, ou le silence infini, et infiniment blanc de l’effroi.
J’aime la crête sur laquelle le texte sillonne, entre illusion consciente ou plongée dans la folie
Merci pour votre lecture, j’aime ce fil flou entre réel et imaginaire/fantastique
fascinant de voir comment, à la lecture, le phénomène de paréidolie prend vie, semblable à une tache de Rorschach, et semble s’animer organiquement… merci du partage
Merci oui, c’est intéressant de voir vivre et s’animer des choses a priori immobiles.
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