Il a un certain plaisir à éplucher les murs de cette chambre qui sera la sienne. Le papier peint est consentant. C’est un vieux papier plastifié aux couleurs conquérantes des années 70, une dominante orange, de larges dessins géométriques qui débordaient et envahissaient tout l’espace. Il n’en reste plus que sur un mur. Le dernier à déshabiller. Z. décolle un coin et tire. Une histoire ancienne apparait d’abord faite de plâtre et de trous rebouchés. Mais au troisième lé apparait une porte. Une porte sans clenche, sans serrure. Une porte discrète, si discrète que Z. ne l’a pas vue immédiatement. C’est en prenant du recul, quand le mur est nu qu’il repère une légère différence de couleur. Le blanc n’est pas aussi bleu. Il tire vers le jaune. La forme est bien celle d’une porte. Il s’approche pour vérifier, pousse de la main un côté de la porte – celui qu’il imagine opposé aux charnières – rien ne bouge mais un long grincement dit le contraire. Il recommence. Il entend un souffle, un halètement, derrière la porte. Surpris, Z. se recule. Plus de bruit. Si ce n’est celui de son cœur malmené par l’impression désagréable que quelqu’un est là, derrière le mur, derrière cette porte qu’il ne peut ouvrir. Il tente une dernière fois. La dernière pour le moment. Il se souvient. Il se souvient de la caisse pleine de papiers concernant l’histoire de ce lieu. Il n’a pas pris le temps de les lire. Il avance précautionneusement la main ; la pose sur la porte.
Un commentaire à propos de “#anthologie #08 I derrière le papier”
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J aime bien l idée de ce palimpseste de papiers peints qui cachent un secret . J ai hâte de savoir la suite….