… la porte est à peine ouverte mais ça leur suffit. Ils retournent sur la pointe des pieds dans le lit superposé, le grand en haut, le petit en bas. Les flashs de couleurs leur parviennent pile comme il faut, même si le grand, depuis le lit du haut, doit un peu se pencher. Ils regardent : un paysage vert, des chevaux, des dames en costume. Ce n’est pas ce qu’ils ont envie de regarder. Ils hésitent à descendre du lit pour aller refermer, mais voilà que tout change. Coup de gong : l’arbitre porte un t-shirt rayé. Les deux combattants, culotte rouge contre culotte bleue, se tournent autour dans une danse nerveuse, le rouge frappe, le bleu esquive, contre-attaque ; le rouge, les poings serrés, tente d’amortir le choc, il recule, est acculé dans les cordes, reprend son souffle, tente un crochet, réussit à toucher, mais pas assez ; l’autre s’acharne, frappe de plus en plus fort, mais la cloche sonne, on éponge les visages tuméfiés, on s’asperge d’eau, on crache, on hurle les instructions pour le round suivant mais un visage de vieille dame apparaît soudain dans l’angle de la porte …