#anthologie #08 | Dans la touffeur

Au plus profond du sommeil, je me réveille tellement j’ai chaud. J’aimerais me lever et à aller dans la salle de bains m’asperger et boire un grand verre d’eau. A peine les draps repoussés, face à moi, dans un nuage de vapeur, une porte surgit du fond de mon placard, les vêtements en sont absents, seul le chambranle est encore visible. En un rien de temps la vapeur a envahi tous les recoins de la chambre y compris le lit sur lequel je suis maintenant assise. La touffeur m’oppresse, j’ai du mal à respirer, je cherche la porte de ma chambre, côté droit du lit, rien, côté gauche, rien. Je suis en pleine confusion. Je passe ma main sur le mur à nouveau à droite et à nouveau à gauche, je me heurte au fauteuil, je marche sur mon bouquin, sur mon téléphone, rien. La porte a disparu ! 

Je me sens piégée, j’étouffe. Seule solution, mon placard et cette porte de vapeur que je n’ai jamais vue. D’où sort-elle ? Prisonnière d’un brouillard chaud et épais presque visqueux, j’avance tout de même.

Pousser la porte malgré ma peur. J’entends une voix ou je crois entendre une voix de l’autre côté : « viens, viens ». En nage, le souffle court, je tends le bras, à peine ai-je effleurée la porte qu’elle s’ouvre. Un homme mince, chauve, aux yeux bleus perçants me répète « viens, viens » en ouvrant les bras, je me sens aimantée, j’avance vers lui, « viens, pleure, laisse-toi aller, ça va te faire du bien. », je me love dans ses bras en sanglotant.

Un commentaire à propos de “#anthologie #08 | Dans la touffeur”

  1. Ça fonctionne comme un rêve, avec la même logique absurde (une porte de vapeur ?). Et ça marche vraiment bien je trouve. Merci.