J’ai passé la journée à vider la maison, à parcourir chaque pièce, m’assurer qu’il ne reste rien, laisser les lieux propres, aucune trace. Je n’ai pas remarqué la graine quand elle s’est échappée de ma poche pour tomber devant la porte de la chambre bleue. Une dernière nuit dans ma chambre bleue. Je n’ai pas remarqué avant de m’endormir la fine vrille se glisser sous la porte. Je me réveille. Aucun bruit ne me parvient je me souviens que la maison est vide. Il fait encore nuit j’ai pourtant le sentiment d’avoir dormi longtemps. J’aimerais connaître l’heure. Pas un son les oiseaux sont silencieux il ne peut pas être plus de cinq heures le concert n’a pas commencé je ne vois aucune lumière dessiner l’encadrement de la porte. Je respire mal mes narines sont bouchées chaque inspiration me coûte comme s’il fallait aller chercher l’air au travers d’une couche de fumée. Je ne vois pas de fumée je sens une odeur verte. Je ne vois rien je crois que je ne peux pas soulever mes paupières. Mes paupières sont scellées. Je cherche à les frotter je crois que je ne peux pas bouger mes mains. Je ne peux pas bouger mes bras je sens mes bras empêchés. Je sens mon corps ligoté. Je crois que je suis emmaillotée. Je suis bercée dans un hamac d’herbes tissées.
J’aime vos écrits, j’en aime la douceur, la finesse et j’ai plongé dans votre texte. Je suis emmaillotée, merci.
Merci Clarence je suis touchée. Difficile de suivre le rythme, de pouvoir lire tous les textes…