Allongée seule sur mon canapé, j’entends les derniers clients sortir du café dans la rue en bas de chez moi. Je reste dans la pénombre à me reposer un moment, les yeux ouverts. Sur ma droite, le lampadaire du coin de la rue projette un reflet doré que le coin de la pièce coupe en deux parties asymétriques, l’une d’un ovale plus allongé que l’autre. Quand le panneau lumineux de la pharmacie s’allume par intermittence, le reflet du lampadaire prend une teinte vert clair pendant quelques secondes. Sur ma gauche, des taches blanchâtres dansent doucement sur l’autre mur, comme des ocelles de lune. J’observe leur valse et je comprends que cela vient du souffle d’air qui agite les rideaux à pois. Quand le panneau de la pharmacie se rallume, je vois sur ma gauche qu’il envoie une lueur verte presque surnaturelle sur les cartons de déménagement entassés au milieu de la pièce et que le slogan du déménageur – « NOUS BOUGEONS VOTRE MONDE » – se détache alors nettement. Au bout de quelques secondes, les cartons disparaissent brusquement et la pièce reprend son apparence d’avant.
6 commentaires à propos de “#anthologie #07 | veille de déménagement”
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Veille dans les deux sens, veiller en couleur, quel plaisir, surtout à la veille d’un départ. Si bien donné, merci. JMG
Merci pour votre lecture !
Toutes ces lumières, waouh !
Et pourtant, pas si facile cette proposition d’écriture.
Bravo à vous !
Merci Annick pour votre lecture !
J’aime ces observations des jeux de lumière : lumière du réverbère qui sculpte la pièce en espaces géométriques / lumière dansante sur le mur d’un motif (j’adore ces effets de lumière mouvante liés au vent, aux courants d’air) / effet stroboscopique du panneau lumineux qui crée un effet drôle en écho avec le slogan du déménageur. Merci pour ce texte !
Merci Emilie pour votre analyse !