Je me réveille d’humeur sombre, tracassée depuis la veille où je n’ai pas eu le temps de lire même une demi-heure, j’ai du me le rabâcher toute la nuit pour rester encore si imprégnée. Il me faut du temps pour retrouver le calme, le temps d’aller à la cuisine, de déjeuner, le temps de regarder ma forêt par la fenêtre. C’est le seul moment de l’année où un mince rai de soleil éclaire l’angle du mur juste vers l’escalier en bois marron qui monte à l’étage, à l’endroit où j’ai accroché ce tableau d’une de mes petites filles: un ciel blanc traversé d’une branche presque sans feuille au-dessus d’un pont de la couleur grise de la pierre, sous lequel coule un flot turbulent bleu très dégradé. Ce rayon arrive juste sur cette peinture un peu terne, sur ce ciel blanc, où même, cette année, j’ai vu onduler l’ombre des feuilles du hêtre. Ca me suffit pour commencer ce texte, que j’écris avec plus de fermeté que d’ordinaire, et pour le finir comme si toute la maison avait attendue ce moment pour se se réveiller.
10 commentaires à propos de “#anthologie #07 | Tôt le matin.”
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(trop beau)
Merci Piero. J’aime tes commentaires si brefs et qui touchent.
« Ce rayon arrive ». Merci Simone pour ce partage.
Merci Ugo, en ce moment un autre rayon arrive…
Beau ce bout de chemin avec vous dans le moment d’écriture.
Superbe fin : « et pour le finir comme si toute la maison avait attendue ce moment pour se se réveiller »
Merci Annick, pour la superbe fin. ( Souvent, la maison se réveillait bien avant…)
Une illumination qui dit écris. Merci Simone.
Merci, Romain, c’est vrai, mais pas tous les jours.
Tu nous réveilles si doucement.
Merci Emmanuelle, tu me rends cette douceur que j’avais que j’ai perdue et qui revient maintenant, parfois.