#anthologie #07 | puis la nuit

L’ombre du pot de fleurs fanées sur les planches de la terrasse. Le ciel laiteux, le parasol découpant un carré de grisaille sous lequel écrire. Sur l’écran, le reflet de celui qui se regarde regardant le soleil éclairant la toile d’araignée tendue entre deux chaises puis la plante puis le pot puis la tuile ondulée du toit de l’écurie. Grillage multiplié de la table ajourée sur les lames de bois, les quatre dalles de béton encore foncées par l’averse récente et insensiblement le carré du parasol qui bouge, se rapproche du mur, s’éloigne de la table.  Sur les carrosseries, des éclats éphémères. Sur la peau, des luisances de sueur. Une mouche au sol cherche la lumière. Les dalles s’éclaircissent. La blancheur d’une jambe saisit le regard. Elle passe. Puis un oiseau. Les rayons de la roue d’un vélo. Un point d’éclat sur la boule à grillades. Suivre l’ombre d’un insecte sur les planches. Un grain de poussière sur les lunettes. La fille qui passe, jambes blanches, petit chien, fugitive beauté, puis la nuit.

A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

2 commentaires à propos de “#anthologie #07 | puis la nuit”

  1. j’aime bien la phrase « le reflet de celui qui se regarde regardant… » et la mouche, on la voit …

  2. Rétroliens : #anthologie #28 | œuvres – le Tiers Livre | écrire, publier, explorer