La lumière des phares s’insinue la nuit dans les vides du volet. On décèle un rythme plus qu’on ne distingue les éléments brièvement éclairés de la chambre. Lumière mobile, jaune plus ou moins blanche, qui s’annonce de loin dans l’encadrement de la fenêtre et se précipite presque soudainement sur les étagères de la bibliothèque et le long du mur jusqu’à l’armoire. Puis disparaît, absorbée. Toutes voitures différentes, mais trace lumineuse identique. Et ce n’est que lorsque la circulation automobile se tarit, que la lumière du réverbère illumine malgré tout. Au point de nous déranger, même. Jusqu’à une heure avancée de la nuit, on ne la percevait pas. Elle n’avait pas le temps de s’installer. La danse des phares obscurcissait la chambre entre deux passages. La lumière orangée du réverbère est insistante. Elle s’impose à tel point qu’on peut distinguer les contours et reconnaître les objets. Compagne de l’insomnie, elle nous invite à ouvrir le volet et à entamer avec elle une sorte de dialogue. Les pieds nus sur le carrelage de la chambre. Le réverbère planté dans le bitume de la rue.
Merci d’inviter à dialoguer avec la lumière, même celle qui dérange, éblouit. Merci !
Je soupçonne chaque réverbère d’être de vrais moulins à parole… quoique pudiques (ou fiers). Merci d’être passée !
le cadre posé avec finesse on s’attendrait à lire le dialogue qui va se jouer. Merci pour ce théâtre de lumière
Donnons la parole aux réverbères ! Merci pour votre retour.
« La danse des phares obscurcissait la chambre entre deux passages »
Particulièrement touchée par cette phrase-image.
Merci
Il faudrait chercher dans la mémoire, mais oui je connais bien sûr cette lumière des phares la nuit dans la chambre, et le réverbère et l’insomnie! Merci de l’avoir si finement écrite, et fait revenir, cette mémoire (collective?).
dialogue de réverbère et danse des phares
difficile de s’endormir…
Le revoilà le réverbère. Ce qui m’a frappé ce sont ces points posés n’importe où, bizarrement je fais le lien avec les pieds nus sur le carrelage.