Il y a une tache sur le mur. Je ne me la rappelle pas, ne sais pas de quand elle date, d’où elle vient, ce qui l’a causée. Je la regarde et c’est totalement hypnotique. Quelque chose s’efface en moi à mesure que la tache prend consistance. Elle devient plus visible. Tangible, tactile presque. La tache avale tout. Elle occulte tout. Aucune présence, aucun son ne la traverse. La tache mobilise un seul sens, celui de la vue, et tous les bruits de la rue, comme de la maison, assourdis, toutes les odeurs evanouies, toutes les sensations du corps concentrées dans le seul regard.
L’ombre naissante du soir lui redessine un contour. Elle semble soumise à transformation, voire à déplacement. C’est que l’œil dévie, revoit sa composante d’ajustement du réel à l’aune de la lumière qui décline. L’œil assiste à une métamorphose. La tache change. Elle entame un cycle, qu’on croirait lunaire vu l’heure.
Je n’ai pas allumé la lampe de chevet, je me laisse plonger dans l’obscurité. Je me laisse engloutir comme la tache au mur. Je me laisse disparaître.
Texte court et intense, merci.
Merci pour votre lecture
Absorbée moi aussi par la tache, merci.
Merci à vous
.. Merci cela m’a emmené à la pratique du Zazen. On reste assis, en tailleur, face à un mur, les yeux ouverts, pendant…des heures… les découvertes sont innombrables, surprenantes. Merci beaucoup!
C’est vrai, c’est un peu un état de conscience modifiée qui pourrait survenir. Mais sans doute pas… A suivre!
J’aime beaucoup comment la tache se fait signe.
Oui du coup, je poursuis avec le 8 de Kafka…
« Je me laisse disparaître » si beau, merci
Merci Raymonde
Le dernier paragraphe nous cueille et reste en nous.
Merci Solange
par le seul regard : cette focalisation, cette absorption, cette dissolution dans et avec la tache. Prise avec . Merci
Merci Nathalie