Je pense des rêves. La journée tient encore mais elle se couche. L’obscurité gagne. Bruissements, froissements, paroles dans le jardin à côté. Je rêve de me fondre dans l’air calme. Tranquille. Je dépose les traces inquiètes de la journée. J’ai planté des légumes. J’ai traversé la ville avec une fleur jaune dans le sac à dos en lisant les slogans de campagne électorale, en dévisageant les affiches. Hier je ne tenais pas tout à fait dans la conversation, je l’écoutais du bord. J’ai touché la terre, des feuilles, de l’herbe. J’ai porté un arrosoir. J’ai entendu un gardien d’île dire, dans une émission sur les iles bretonnes, que la nature lui tenait compagnie.