quand à ce moment là, juste à ce moment, pas avant, il s’est rendu compte qu’il ne savait plus où il se trouvait et qu’il n’avait pas son téléphone dans la poche, il a frappé de la main sur le haut de sa cuisse droite, il a senti non pas un vide mais une absence, celle de la dureté du smartphone qui d’habitude se trouvait là, comme quand il fumait et qu’il cherchait le Zippo qui n’était plus là, ou alors dans la poche de sa veste la sensation presque charnelle du paquet de clopes oublié dans l’entrée de l’appartement, à ce moment là, ne sachant plus où il était et sans téléphone, il s’est arrêté au premier croisement, il a regardé autour de lui, les rues étaient sombres, leurs noms dans une langue qu’il avait du mal à décrypter et des chats partout, sa main a cherché dans les deux poches arrières, sachant que le téléphone n’y était pas, il ne le glisse jamais là, alors, il a tourné sur lui-même lentement, regardant au loin dans chaque rue, puis il a écarté les bras, regardé le ciel presque noir, repéré une légère clarté encore suspendue à l’ouest, oui, je crois que c’est à ce moment-là, il s’est dit quel con, et sans savoir pourquoi, il s’est mis à pleurer, seul, dans une ville inconnue, au milieu de chats poussiéreux et efflanqués
On se croirait dans sa peau..merci pour ce texte
oui et les chats ne le regardaient même pas – ce sont de drôles de bêtes…
Il ne faudrait plus avoir peur des rues sombres et de ces sales bestioles, on y travaille (merveille ce bloc)
Les chats d’Istanbul que les habitants nourrissent dans les rues… Se perdre c’est voyager. Je te souhaite de belles dérives.
quelle belle chute… la surprise des larmes, ce drôle de chagrin pour avoir égaré son briquet
à lire la scène une seconde fois, on découvre encore
merci pour ces détails si justes…