Se cacher dans l’ombre, comme le ferait une enfant qui croit qu’elle disparaît quand elle ne voit plus rien de ce qui l’entoure, scène où les yeux serrés, l’enfant réclame qu’on la cherche. A l’heure du soir, le vague dans le ventre, le malaise d’entrer dans la nuit, l’instant d’imaginer le matin en perdant l’espoir, sans l’énergie de croire le soleil derrière l’horizon, l’attente de sa réapparition. La chambre n’est pas un refuge, les murs s’effaçant, n’offrant plus de repères, le mélange d’ombre et de légère lumière, une légère odeur d’allumette et de flamme. De l’ombre qui s’intensifie et tremble, surgissent des animaux mythiques, des impressions teintées de doigts pliés et de gueule de loup. Des vêtements à l’abandon peuplent la pièce de silhouettes de fantômes, corps vidés de leurs chairs, menaces de cauchemar. Par la fenêtre, les branches du creux d’hiver, doigts fourchus, lignes brisées, en mouvement dans la rage d’une bise finissant de chasser la lumière tombée derrière le monde.
oh que c’est beau !
« A l’heure du soir, le vague dans le ventre, le malaise d’entrer dans la nuit, l’instant d’imaginer le matin en perdant l’espoir, sans l’énergie de croire le soleil derrière l’horizon, l’attente de sa réapparition. »
Si magnifique… et tant d’échos à mes nuits blanches à la fenêtre de mon trentième à Saigon.
Toute cette poésie qui se dégage de votre texte, magnifique !
Cette image autour de l’enfant.
« La chambre n’est pas un refuge ».
Bravo !