suis-je seule quand les larmes les portes claquent, suis-je seule dans le caveau froid, suis-je seule si je suis me sens folle ou nulle seulle avec deux ailes et me ficher la paix, suis-je seule pour faire la route muscler la langue me dépeupler de moi-même, suis-je seule quand j’ai peur quand j’entre dans la boutique ou m’installe à ma table avec fenêtre sur rue, suis-je seule sans mes morts passés et à venir, suis-je assez seule pour entrer dans l’eau ou trop peu pour crever, suis-je seule parmi les chacals les araignées, suis-je seule dans l’écriture tranchante la singularité et si je creuse et si mes forces m’abandonnent, suis-je seule quand je dis je quand je ne dis pas nous, une coquille vide de noix ou de noisette de cacahuète, si je dis nous je suis moins seule, je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas qu’on me voie qu’on m’écoute, je ne veux pas qu’on ne me voie pas qu’on ne m’écoute pas, je suis seule dans mes racines, seule quand le téléphone ne sonne pas, je me je mo je mono je monologue, morte par habitude, je rêve, un hérisson, une boule douce avec des piques d’où s’échappe une souris à longue queue, dehors il y a les rhododendrons, dans le coeur ça crépite, village visage moribond, suis-je seule tandis que le boulanger fait son pain – il n’y a que moi pour me sauver
