#anthologie #06 | p’tit louis

Moins tu rencontres de gens moins tu rencontres de cons disait le père Goupil dans un court métrage du fiston, première partie de Sauve qui peut (la vie). Seul dans son élevage de dindes vs mon rêve de solitude dans la grande ville, Paris pour être seul. Marcher dans des rues où personne ne te connait, ne sait ni d’où tu viens ni où tu vas, personne ne sait ton nom, personne ne sait ce que tu vis. Une nuit à R. la ville à moi seul au milieu des rues quadratiques seul sachant seuls les murs rectilignes à peine le nom de l’hôtel où revenir seul face aux noms de rues inconnues de longs rubans d’eau éclairant les rideaux baissés d’incertaines boutiques closes. Quand les gens du quartier commencent à t’appeler par ton nom — alors madame D. ce sera comm’ d’habitude ? — il est temps de déménager. Seul dans un soleil volley-ball, seul regardant la fille contre-jour seul sous les buissons du parc seul de cet amour perdu laissé seul du rêve d’autres brisé délaissé seul de ce que nous appelions échec et de la peur peut-être de le voir revenir alors seul dans l’allée sous le regard allégorie de la statue carnassière seul à l’attention d’autres solitudes. Stalker seul dans la zone au milieu de rien petite fille au regard chamanique dilution cosmique quête d’un lieu sans retour serai je seul dans la solitude inéluctable.

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

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