Seule, c’est le corps qui parle, qui dit la concentration, le souffle, la maîtrise. L’absence des autres favorise ça. Être face à soi-même, se confronter. Tenter de savoir qui on est vraiment, sans autre occurrence que sa propre écorce, sa propre étoffe. Savoir de quel bois se tire l’endurance, de quel tronc se tisse la tension, de quel endroit la force, la ténacité. Savoir ce qu’on vaut sans avoir à se mesurer. Il sera bien temps pour ça.
Seule, c’est l’esprit, sa place face au corps, la puissance de l’un et de l’autre, l’effet d’entraînement, la poulie de l’effort. C’est dans la solitude que se construit l’athlète, son cheminement long de miroir pour réfléchir, sa densité d’être, d’identité. Je cours donc je suis.