La longue allée d’arbres précède un portail plus souvent cassé qu’ouvert où la peinture a tendance à s’écailler. Nul être ne peut deviner que, derrière cette vieille porte, se dessine, une demeure. Nul être n’aurait même pas l’idée d’y jeter un coup d’oeil. Le vieux portail défraîchi, niché au creux d’un virage, repousse toute envie de s’y arrêter. Nul nom gravé ni même l’ombre d’une boite aux lettres ne peut faire imaginer que derrière le vieux portail, sans sonnette, entouré d’herbes sauvages, folles et mal entretenues. il y a, un havre de paix.
Moi seule, en connais le secret.
C’est doucement qu’il faut remonter l’allée traversée par les chemins tortueux d’une forêt aux ronces envahissantes où parfois, une biche ou un chevreuil se laisse surprendre, avant de s’évanouir en quelques bonds majestueux.
Seul, il vient s’y promener.
Et de là, jaillit un jardin ornementé d’arbres immenses et le regard en saisit instantanément, toute la beauté. Une pelouse fraîchement coupée ou laissée à l’abandon est traversée à pas lents afin d’accéder à un petit jardin tout en verre, pour l’hiver. Une mare aux nénuphars fait entendre le croassement de quelques crapauds et grenouilles pataugeant gaiement sous le vent. Et au bord de l’eau, une vieille balancelle invite à venir s’asseoir, faire danser ses pieds ou simplement goûter le silence. Mais personne n’a le loisir de rester là et de contempler car personne n’y est jamais invité.
Seul, il vient y lire ou s’y reposer.
La demeure est grande. Elle mène les pas dans les dédales de couloirs où, une multitude de pièces se succèdent dans un vide absolu. Pas l’ombre d’un sac, d’un rouge à lèvres, d’un parfum ou de vêtements accrochés dans une armoire. Pas l’ombre de quelqu’un. Seule une chambre et une salle de bains sont meublées.
Seul, il y vit.
..Merci de nous amener, pas à pas feutrés, avec délicatesse et poétique prévenance, vers ce lieu secret.
Merci Eve de venir me lire.
oui, c’est tellement doux… l’impression nous prend tout de suite dès le début du texte avec cette idée de secret
et puis le chevreuil me parle, je le vois, il y en a un qui vient de temps en temps jusqu’au bord de mon jardin
contente de te retrouver, Clarence
Oui c’est bon de nous retrouver à travers nos écrits. Je t’embrasse Françoise.
Si contente de te retrouver, Clarence ! Une sensation de paix se dégage de ton texte et de ce lieu qu’il a su si bien créer. Et il y en a qui se demandent à quoi sert la littérature. Elle sert précisément à cela ! Merci, Clarence !
Merci de tout coeur pour ton message et ta réflexion sur la littérature. Cela me donne envie d’écrire encore et encore.
A bientôt Hélèna.
Un jardin, une maison comme un secret. J’aime la multitude de pièces et que seules une chambre et une salle de bains soient meublées. cela dessine un sacré personnage.
Oui un sacré personnage effectivement. Merci Françoise, bonne soirée.
Merci pour ce texte, on entre avec vous dans l’allée.
Merci Anne, à bientôt de vous lire.
Merci de partager le secret ! C’est beau !
Merci Marien, belle journée.
Dans mon jardin, je prends le temps de lire les textes, proposition 6 avant de m’y atteler, la poésie de votre texte accompagne le bruit des oiseaux qui m’entoure, c’est un très beau texte
Merci Caroline pour cette lecture dans votre jardin, à bientôt de vous lire.