#anthologie #05  | fragments, énigme, je-tu suis 

Autant vous le dire d’emblée, même si je me suis, je ne suis pas seul et il m’arrive de m’adresser « aux autres » parties de je, un jeu de nous divisé en toi et moi, si je me perds je m’y retrouve bientôt puisqu’on ne cesse de s’adresser l’un à l’autre avec une courtoisie toute relative que je prétends nous entretenir. Suffit-il de dire je pour avoir la certitude que c’est bien moi ou trop toi, il me faudrait lui poser la question de la place avoir la place, une place qui peut passer de toi à moi dans cette théorie des ensemble, sommes-nous un ensemble vide sans toi ni moi une sorte de nous infini parfois disjoints, un ensemble fini, à égos égaux mais différents. Ceci étant posé je serai et je et tu.

Je te pousse et te retiens pour ne pas t’abimer contre les barreaux de ta prison, ceux que tu essaies d’écarter tout en restant dedans, au-dedans d’une idée de convictions qui ne t’appartiennent pas geôlier, que tu préfères à l’abîme imaginé de ta vérité, tu choisis une autre liberté badine entachée d’interdits supposés et que tu préfères braver Grâce à l’absolution, faute avouée à demi pardonnée.

Je te trouve bien sévère toi qui me regardes de derrière mes idées, les mains rivées à mon fauteuil roulant d’exilé de la vie privé de mes pas, j’en ai effacé les traces les roues tournent… toi tu n’as pas reçu les saints sacrements… un ordre confirmé parfait, nous pourrions d’ailleurs jouer de réconciliation. Se dédoubler, se multiplier je me mire dans le tu nous sommes l’unique fragmenté en mille miroirs, duo hanté. Jeu de masques transcendance pour atteindre l’unité, identité tu t’es tué con-sidérant.