un pas puis un pas
je perds le compte
un pas de plus et la distance est moindre
un pas encore, fixant l’asphalte
la valise alourdie par je ne sais quel air plus lourd
ralentir le pas
le cœur.
mon ombre me précède
il fait pourtant nuit mais je la vois
elle est courageuse, elle avance, elle dit : tout va bien se passer
vingt et un jours dans une vie ce n’est rien
vint et un c’est « l’assassin habite au 21 »
c’est l’ordre minimal de la quadrature parfaite du carré.
ma cellule sera-t-elle carrée ?
déjà habitée ?
mon ombre me tend la main.
il faudra, me dit-elle, ne pas y réfléchir, présumer
ne pas pleurer regretter
vouloir être ailleurs vouloir revenir en arrière
aux camps, ne pas y penser
compte tes pas pas le temps