#anthologie #05 | Retour du Diaz

L’homme de Villiers Comme Diaz, je suis l’homme du Jazz à Auber comme Villiers, le François des pendus en ballade, mes poumons mités, ma chair pourrie trop mal nourrie ne m’emmènera pas plus loin, Aubervilliers, Auber-Villon, je hais pies et corbeaux.

L’homme au hart Rien ne presse, le temps pas encore venu, le coût du chanvre excède aujourd’hui nos moyens.

L’homme de Villiers Auber me point, oigne vilains, il me poindront.

L’homme au hart Regarde ton corps écoute ton souffle tremblant dans les harmonicorps aux sept tonalités.

L’homme de Villiers Do est utre ou est outre, ré n’est pas mais raide est, mi ne sied mais mitre coiffe, fa sonne faux je te nomme fax, sol se sent meilleur en seuil, la oui pourquoi pas là, et si quoique septième j’appelle six

L’homme au hart Regarde-toi dans ton costume sans cravate je suis le biennommé désigné pour seoir sans surseoir dès que le sablier basculera dans la clepsydre.

L’homme de Villiers Je suis né m’a-t-on dit, Matondit non pas je suis né Diaz pour enchanteur dans le bar parental, on m’a sommé, m’assommé, de dire enfin la vérité sur ma nativité suspecte ce la voilà escrivaillante sur l’ardoise recommandant « le vin de la semaine » me croyant croyant aux michauxes sacrées de la vie, brayant tant, tant hurlant, hurlant vents et pétant que lassant parents et clients du bar pas rentable, m’ont mis en bouche sept harmonicorps appartenant au cousin Patrick d’où mon corps souffrant, soufflant tira les sons jazz, à la surprenante envoûtance, engagé sitôt dans la chhornale locnale, repéré pour harmonicorporéité ténoriale et tendance au sursaut poiétique dans des tonalités décadentes, fis mes classes aux conserveries de la rue du Rhum, dans les couloirs croisant Valérno Varina égaré, cherchant sa voie hors de Savoie proférant, lui préférant mon bar de renaissance à la Renaissance qui bombarda pourtant Villon le François au rang de grand, grandis dans mes santiags aux talons profilés, qui portent mon corps en avance, en avant de moi-même, enchaînant bascules rondibèques, en avant, en avant, sursautant, tressautant au rythme jazzant de mes péans de misère, admiré des uns, haï des autres fascinés par ma démarche de poètain urbain au turbin.

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