Je sens ma chair de poisson rouler contre mes os. Je vois un écureuil sans queue, une chauve-souris sans aile, un gobelin sans dent, une araignée à laquelle on aurait arraché moitié de pattes. Au fond de mes globes, il reste l’avant : mon sourire, les vertes collines, mais c’est l’obscurité pour moi maintenant, la moiteur des grottes qui blanchit la peau et gâte les dents. Heureusement, je converse. Je suis l’ombre du héros. Je rôde, je maigris ; grenouille affamée, forte, décharnée. Les voyageurs me méprisent, m’écrasent, m’humilient, me volent. Ils me volent. Ils m’ont volé. J’avais le trésor à l’annulaire et ils me l’ont volé. Je ne suis plus rien d’autre que ce vol.
Merci François pour ce bouillonnement d’écriture et d’images dans ce petit texte tendu, fort et poétique de Gollum. Et cette fin superbe. Bravo. A bientôt.
Merci pour la lecture Clarence, touché.