Le frère de la nonna s’appelait Pietro. Gian Pietro. C’est pour ça qu’ils ont mis son nom à Gian Pietro.
Et le père du nonno, il s’appelait Emidio. Et la mère, je crois que c’était Diomira.
Et la mère de la nonna, je ne sais plus.
Et avant, avant, qu’est-ce que tu veux que je sache.
Avant, moi je n’ai même pas connu les nonni. Non. Ils étaient décédés déjà.
Nous, pendant dix ans, ils n’avaient pas d’enfants, nonno et nonna. Après, ils ont en eux six. L’un est mort quand il est venu au monde. Et l’autre, Diomira, ça je me rappelle, quand j’étais petit, elle demandait toujours “Da, da, da” en faisant un geste de la main. Ça veut dire : Donne, donne, donne. Elle avait une maladie incurable. Moi, j’étais petit, je ne me rappelle même pas. Elle avait deux ans. Moi, j’étais tout petit. Elle était née après moi. La tant Diomira est née après moi. La première Diomira, je ne me rappelle plus si c’était avant ou après.
Le bébé qui est mort, c’était un garçon. Je crois qu’il n’avait pas eu de nom.
Il y avait trois familles De Paulis à Paganica. Trois familles, oui.
Le nonno habitait déjà dans la même maison. C’était la maison de ses parents. La nonna, c’était la maison à côté, derrière, en bas. Ils avaient une cuisine et une toute grande chambre. Elle avait un frère qui est mort à la guerre.
En réalité, Antonio, qui est mort à la Grande Guerre n’était pas le frère de mon grand-père Giovanni, mais le frère de ma grand mère Teresa.
C’est pour ça qu’ils m’ont appelé Antonio. Ils ne m’ont pas mis le nom du nonno Emidio. Il y avait la soeur de la nonna, qui était malade. Elle avait toujours la petite Diomira dans ses bras Elle a attrapé l’asthme, la petite. C’était une tante. Il y avait deux tantes. La tante Mariucia, tante Maria, et la tante Chiarucia, Chiara. Giovanni, n’avait qu’une soeur, Antonina, et un frère, Gelsino. Je ne sais pas qui était le plus jeune, je crois que c’est Gelsino.
Avant, on mourrait plus vite.
C’est pour ça que la dernière fille s’appelle Maria Chiara, on lui a mis le nom de ses deux tantes.
Diomira, c’était la mère de papa.
Ces deux tantes, elles sont toujours restées à Paganica, il n’y a que l’oncle Gelsino qui est parti. Leurs maris, je ne me rappelle pas de leur nom.
Diomira est aussi née pendant la guerre. Il n’y a que Maria Chiara qui est née après.
Quand il y a eu la première guerre mondiale, Giovanni avait douze-treize ans. Il ne racontait rien. Après, il y eu les fascistes. Ils ont brûlé la maison d’une famille communiste. La maison était au milieu du village. Les fascistes étaient du village. Ils portaient des chemises noires. Je n’étais même pas né. Je suis né en 39. J’en ai entendu parlé quand les anciens parlaient entre eux.
Les Allemands ont envahi l’Italie.