# Anthologie. # 05 | Esseulé.

Je suis encore affalé dans le canapé à ne rien faire. je vais manger la soupe et après télé. Quand je suis comme ça, je me mets à penser à la fuite, au départ. Et après j’ai honte, je ne me reconnais pas. je voudrais être dégagé, mais dégagé de quoi, d’une nostalgie toujours là. Je n’en ai jamais parlé, plus de copain dans la ville, ils sont tous morts. Je ne peux rien échanger avec personne. Ma vie de travail est finie rien à quoi me tenir, un peu le jardin mais je me force. Dès que je m’arrête tout revient dans la tête, mais si je voulais m’expliquer, je bafouillerai et je vais râler. Rien ne vaut plus le coup, je suis éteint. Depuis longtemps je sais ce qui me tenaille, mais n’y pense pas trop, ça ne sert à rien tu es tout seul dans la maison. Mes muscles commencent à fondre, je ne fais plus rien, la nuit, je dors mal et je fais des cauchemars. Plus je m’enfonce, plus je me retire dans la solitude, je me méfie des autres et de ceux qui me disent comment faire. L’ennui du temps qui ne passe plus. Je rôde autour du geste définitif. et impossible je ne pourrai jamais le dire, cette souffrance, je la cache et je la tais. Si un père avait été là, ca aurait changé comment, même ca, j’oublie, ça ne sert à rien. je n’ai plus envie de rien.

2 commentaires à propos de “# Anthologie. # 05 | Esseulé.”

  1. Touché, à bout touchant. Merci Simone. Bravo de dire si bien où ça fait mal.