Enfant suce-moelle, qui dès sa naissance tutoyait les étoiles, centre du monde et des attentions, Tout tout de suite, Toujours plus, plus haut, ne fixer aucune limite…jusqu’à
Plus dure sera la chute, cul par terre, nez dans la poussière
l’arrivée d’un autre non-dit-tyran, ou bien cosmos parental s’est étiolé, confiance absolue s’est fissurée, peut-être cellule familiale s’est explosée ou peut-être pas aussi idéal que dans les attentes projetées. Tombe de haut, tombe des nues. Seul au monde. Le nombriliste, l’aphasique du compliment, l’égo sans autre alter que son reflet dans un miroir, en couleur sans profondeur, mais rage et jalousie de cette lisse copie, qui ne fait que le singer et cache un peu de sa beauté à lui par dévers soi, ne lui renvoyant qu’une version en dessous de l’idée de sa beauté, en mille éclats le miroir dans sa rencontre avec poing rageur … voudrait enlacer son ombre, la seule qui règle encore son pas sur les siens; le suit fidèlement, aveuglément; n’a pas d’œil, la pâle et sombre copie du lumineux suce-moelle; ou alors du côté de sa face cachée, et même dans ses tentatives d’oppositions, lorsqu’elle pointe vers une direction diamétralement opposée, pas besoin que furie lui fasse plier à ses désirs d’un coup de pied dans les tibias bien décoché, inutile tentative, d’ailleurs la traverse sans la faire frémir, sans courbure ni d’échine ni de mollet… mais écraser ce dernier segment qui les relie, les fusionne, adoucit frustration de l’indifférence, ne bronche pas, mais subit; non, de toute façon, rébellion, repli et demi-tour complet de cette ombre-compagne, qui va finalement toujours sans sa direction, même traînée par les pieds. Mais ne se laisse pas piétiner plus haut que le genou pour autant.
Petit Icare des temps modernes, à trop vouloir être élevé au dessus des autres, le voici devenu homme plus bas que Terre.