Une femme porte son corps devant elle. Ses yeux exorbités lui mangent le visage. Elle s’approche très proche du public et murmure:
Je ne suis pas celle que tu crois. Je sais que tu ne sais pas. Mais elle, elle sait. C’est elle qui m’a fait ça. Elle qui me fait pleurer dans mon lit le soir. Elle qui me fait rugir aussi. Quand mon corps se rebelle et enrage contre son immobilité. Elle traîne dans les recoins sombres, elle fait danser les esprits. Tout ça, c’est à cause d’elle. Évidemment quand on n’y voit rien, personne ne s’en doute. Mais je te le dis à toi. Tout est de sa faute. Et moi, je reste là, prise dans sa toile. Je n’ose pas bouger, à peine parler. Et c’est à toi que je parle, à toi que je dis, j’ai peur.