Je suis celle qui va de l’avant, née de la peur, figure de proue, je suis celle qui menace et avertit. Du navire, on ne me voit pas, je vois avant, tantôt à flot, tantôt engloutie, je vois le proche et le lointain, on m’a fait orgueilleuse et austère, je n’ai ni père ni mère. Seule contre l’océan, le plus souvent on m’oublie. Vêtue d’algues et d’écume, faite de bronze ou d’argent, yeux moroses, je ne sens ni la chaleur ni le froid, je suis celle qu’on détruit la première.
C’est puissant et ouvre de multiples images, en peu lignes. Merci.
Merci, Valérie !
belle idée que cette figure de proue…
tu soulèves bien l’image…et déjà toute cette solitude…
Très juste, Françoise ! Merci !