1
Les déménagements apprennent à ne pas prendre la maison comme le foyer. Le foyer devient la famille, les visages familiers qui déménagent ensemble et qui remplissent chaque nouvelle maison.
2
L’espace habitable s’accroît à chaque déménagement. La blague devient : « un jour on habitera un palais. »
3
Déménagement numéro … Pas de visage familier. Chambre de bonne dans un immeuble haussmannien avec le sanibroyeur au milieu de la chambre.
4
Je n’avais jamais compris avant de vivre avec quelqu’un à quel point je chérissais l’endroit que personne ne peut habiter à part moi.
5
Habiter avec quelqu’un. Faire foyer. Laver le linge dans la même machine au même moment. Partager l’espace étroit de la cuisine. Se croiser tout le temps, juste par le son parfois. Se mettre d’accord sur le droit à l’interruption.
6
L’appartement au mur blanc manque de caractère. Il ne manque pas de vie (trop de tas de vêtements sur une chaise dans le salon, de chaussures dans l’entrée, de vaisselle dans l’évier, de papiers sur la table). Il manque d’un habillage qui témoignerait d’une prise en compte de l’aspect social de l’habitat.
7
Non vraiment nous ne pouvons inviter personne chez nous dans cette situation, il va falloir accrocher quelque chose au mur. Mais quoi ?
8
L’expérience des dix jours en tente transforme la notion d’habiter. La tente est étroite, peu étanche, il y fait froid, il y fait chaud. Et pourtant, dans la prairie, c’est vers elle que les pas se dirigent au moins trois fois dans la journée.
9
Le grand-père maternel était maçon. Le grand-père paternel posait des vérandas. Chacun a construit sa maison dans laquelle il a habité plus de vingt ans avec sa famille, dans laquelle il s’est retrouvé seul avec sa femme, dans laquelle ses petits-enfants sont venus en vacances.
10
Je n’ai compris l’importance de la maison, du souvenir de la maison, de l’héritage de la maison, qu’une fois face au deuil. Ils ont vendu la maison.